Alexandre Nicolas GRATRY
Médaillé de Sainte-Hélène

Nous tenons à remercier Michel P. VANWELKENHUYZEN pour ces informations.



 
 
 

Renseignements sur Alexandre Nicolas GRATRY




Alexandre Nicolas GRATRY , fils cadet de Charles et Madeleine NAVERDET Il naquit à Paris, le 29 janvier 1792. En raison de la destruction de l’Etat-Civil parisien, nous ne pouvons pas donner plus de précision ; les seuls documents qui le mentionnent sont son certificat d’enrôlement à l’armée, et son acte de décès…
Il décéda à Malines le 10 juin 1862
Il épousa le mercredi 3 mars 1813 à Ath Charlotte FLORENT, fille de Gabriel François Joseph FLORENT et de Marie Antoinette FAUQUEL. On lit dans l’acte que sa mère habite toujours Plaisance et consent par acte.


Le 18 octobre 1809 (il a dix-sept ans), alors qu'il était conscrit pour l'année 1812, il s'engagea volontairement au 1er escadron, 5ème compagnie, 6ème régiment de cuirassiers, qui avait participé héroïquement à Wagram, le 6 juillet de la même année. Son engagement fut signé au dépôt de régiment, à Plaisance, en Italie, dans ce qui était alors le département français du Taro; il y avait son domicile, peut-être depuis la mort de son père à Bourmont en 1808.
Un contrôle de troupe donne de lui une description sommaire : il mesurait 1 mètre 75, avait le visage ovale, le front haut et les yeux bleus, un gros nez et une grande bouche, un menton long, les cheveux et les sourcils blonds.

Nous ne possédons pas d'image d'Alexandre Nicolas GRATRY à cette époque pour la confronter à ce portrait tout administratif !
Alexandre Nicolas GRATRY gagna rapidement des galons; il devint brigadier le 5 décembre 1810; fourrier le 17 janvier 1811.
A la fin du printemps de 1811, le Régiment fut transféré à Maubeuge (venant d'Abbeville), et son dépôt placé à Ath (précédemment à Plaisance, nous l'avons vu).
Il est plus que probable que GRATRY participa à la campagne de Russie on 1812 et 1813; son régiment, commandé par MURAT, fut à la Moscowa, à Winkomo, à Malo-Jaroslavetz... Il fit la retraite de Russie.

Il avait toutefois rencontré celle qui allait devenir sa femme, Charlotte FLORENT, d’une vieille famille d’orfèvres d’Ath … et décide de ne pas l’abandonner quand il s’aperçoit qu’elle porte son fruit.
Sans doute le bel uniforme des cuirassiers ne fut-il pas étranger à son succès : habit-veste bleu, sans revers, avec les retroussis ornés d'une grenade; épaulettes en laine rouge, avec liseré bleu, manteau blanc piqué de bleu, à collet en rotonde; culotte de peau de daim ou de mouton; surculotte en drap gris, boutonnant extérieurement le long des cuisses et emboîtant le genou, où elle était retenue par une patte en drap et une boucle; enfin, sous l'habit, un gilet sans manches. Des bottes fortes complétaient cette tenue. Le 6ème régiment avait le collet aurore, bordé d'un liseré bleu, les pattes, les retroussis, les doublures, les liserés de l'habit, également aurore.
Il se fit donc remplacer dans son corps, demandant et obtenant l'autorisation du Ministre de la Guerre, et paya 3.480,- francs (!) au "sieur Charles Louis FONTAINE, domicilié en la commune de Mainvault, jouissant de la solde de retraite par suite de ses blessures qu'il a eues, étant soldat au 100ème Régiment d'infanterie de ligne", pour que ce dernier servît en son lieu et place... et à ses risques et périls ! Il quitta le service définitivement le 4 mars 1813.
Pour vivre, il se fit alors écrivain public… jusqu’à ce que l’Armée lui manque trop et qu’il ne retourne brièvement à Paris pour occuper la place de « Garde magasin des vivres de l"Armée Française ».
Après la défaite de Waterloo, Alexandre Nicolas GRATRY rentra définitivement à Ath, où il apprit le métier d’orfèvre de son beau-père, et reçut la nationalité belge par décret du 10 octobre 1815, signé de Guillaume 1er des Pays-Bas (dont la Belgique fait alors partie). C'est comme Belge qu'il continua sa carrière dans l'armée. il reprit en effet du service dans l'armée des Pays-Bas, en tant que civil, (on le trouve « commis » en 1826) de mai 1823 à octobre 1830; dès que la Belgique eut gagné son indépendance, (septembre 1830), il entra au service de l'armée de cette jeune nation (toujours comme civil) d'octobre 1830 à mai 1831.
La Hollande contestant alors cette indépendance, déclare la guerre à la Belgique. Immédiatement GRATRY rejoignit les rangs, cette fois comme militaire. Cet expatrié français était décidément un vrai patriote belge !
Il gagna ses galons : "agent principal des hôpitaux et ambulances de l'armée et chargé du mouvement du service de l'ambulance" en août 1831, il fut nommé directeur d'hôpital de campagne en 1839… mais fut momentanément « en non-activité » ! Vers 1846, promu directeur de l’Hôpital Militaire de Malines, dans l’ancien « Predikherenklooster » rue de Stassart, il occupa un confortable logement de fonction dans l’enceinte de l’établissement, mais séparé de l’Hôpital proprement dit par un très grand jardin. Enfin, en 1852, il obtint une pension bien méritée, puisqu'il avait plus de 40 ans de service, plus de 10 années d'activité dans son grade, 6 ans de campagne... et 60 ans d'âge.
En 1857, le vétéran des guerres napoléoniennes reçut la médaille de Sainte-Hélène. Un Arrêté Royal l’autorisa tout spécialement à porter une décoration si méritée.

Après sa pension, il se retira dans un paisible quartier bourgeois, où il mourut dans sa maison de la rue des Vaches, 39, en face du Séminaire, tout à côté de la Dyle, le 10 juin 1862.