Louis, Joseph, Barthold le Hardÿ de Beaulieu, Vicomte
Médaillé de Sainte-Hélène



Portrait du Vicomte Louis le Hardÿ de Beaulieu (1782-1870)
Collection du Vicomte le Hardÿ de Beaulieu (Belgique)


Merci au Vte Louis le HARDY de BEAULIEU pour ces informations familiales

Le Vicomte Louis, Joseph, Barthold le Hardÿ de Beaulieu naît à Bruxelles le 22 avril 1782. Il entame sa carrière militaire à seize ans au 20e régiment français de Dragons, en tant que « ordonnance volontaire, monté et équipé à ses frais »(Service historique de l’Armée française – Etats de services repris en vue de la proposition au grade de capitaine pour « M. le Hardÿ de Beaulieu, aide de camp du Général Rostolland, commandant le département de la Somme, le 30 mai 1811 ».) . Entré en subsistance au 4e Dragons en avril 1799, il est nommé Brigadier en mars 1800 avant d’être promu au grade de Maréchal des Logis dans les Dragons-Guides de l’armée de l’Ouest au mois d’août suivant.

Sous-lieutenant le 5 avril 1802, il est désigné pour la campagne de Saint-Domingue et embarque sur le « Tourville ». Sur place, comme beaucoup d'autres soldats, il sera atteint de la fièvre jaune et y aurait vraisemblablement laissé la vie s'il n'avait été soigné par des autochtones avec des remèdes traditionnels. Revenu en Europe et après un congé qui lui permit de rétablir sa santé, il reprend du service et est affecté au 66e Bataillon de Ligne et placé sous les ordres du Général Rostolland.

Le 30 mai 1807, il est nommé lieutenant et participe à la campagne d'Espagne. Le 5 juillet 1809, il est nommé et de camp du Général Rostolland. C'est à cette époque qu'il participe, avec son escadron, à la bataille de Wagram. Il est nommé capitaine le 20 juillet 1811.

Le 1er janvier 1814, Louis le Hardÿ de Beaulieu rejoint l'état-major de la Division d'infanterie du premier Corps et huit jours plus tard, le Général Maison l'appelle à son quartier général.

À l'abdication de Napoléon, le Capitaine le Hardÿ de Beaulieu sollicite de pouvoir "rentrer en Belgique, sa patrie". En effet, le 23 avril 1814, par la convention de Paris, les provinces belges avaient été séparées de la France.

Le 5 janvier 1815, c'est avec le grade de Lieutenant-colonel qu'il signe la lettre de démission qu’il adresse au ministère de la guerre à Paris et dans laquelle il demande d’être relevé de son serment. Dès le lendemain, le Comte d'Erlon, commandant la 16e Division militaire, accuse réception et lui accorde l'autorisation demandée. Le 22 février 1815, le duc de Dalmatie, Ministre de la guerre, le remercie pour les services qu'il a rendus à la France.

Âgé de trente-deux ans, il a alors passé la moitié de sa vie au service de la France. Le Congrès de Vienne réorganisant l'Europe, rattache à ce moment le territoire belge au Royaume des Pays-Bas. Le destin donne ainsi à Louis le Hardÿ une nouvelle patrie. Il est donc appelé à poursuivre sa carrière dans l’armée royale néerlandaise (Tel fut en effet le destin de nombreux militaires qui – fidèles à leur terroir et à leurs « compatriotes » - étaient amenés à changer d’armée en fonction des traités conclus entre les grandes puissances de l’époque et plaçant successivement les provinces belges sous l’autorité de l’Autriche, puis de la France et enfin des Pays-Bas avant que n’éclate la révolution de 1830 qui devait amener à l’indépendance du Pays.)

Le 24 mars 1815, il est agréé avec le grade de "Lieutenant-colonel à l'état-major général de l'armée des Pays-Bas". Il est alors placé sous les ordres du Comte de Constant de Rebecq, Quartier-maître général de l'Armée mobile. Le 1er avril 1815, la fusion des régiments belges et hollandais s'avère complet. Une situation du 12 juin de cette année indique que "le Comte le Hardÿ commande le quartier général du 1er Corps d'armée néerlandais".

Le 18 juin 1815, c'est la bataille de Waterloo. Peu après 19 heures, blessé à l'épaule, le Prince d'Orange fut emmené hors du feu et, après les premiers soins, conduit en lieu sur par le Colonel de Beaulieu et Lord Marsh.

La qualité de Chef d'état-major de la cavalerie est attribuée au Colonel Vicomte le Hardÿ de Beaulieu qui, par ailleurs reçoit une promotion dans l'ordre royal du Lion néerlandais.

Fidèle à la terre de ses ancêtres, dès le début de la révolution de 1830, il offre sa démission au Roi des Pays-Bas. Une nouvelle fois, il est relevé de son serment et rentre en Belgique. Il se met alors à la disposition du gouvernement provisoire établi au lendemain de la révolution d’août-septembre 1830.

Le 14 novembre 1830, il est nommé Général major, chargé de l'Inspection militaire auprès du Général de Tieken de Terhoven et devient Commandant militaire du Limbourg, puis de la province de Namur avec mission de constituer des réserves et de créer un nouveau Corps de cavalerie.

La période qui suit la révolution d'août et septembre 1830 est assez mouvementée. Le régent de Belgique, le Baron Surlet de Choquier, fait l'objet de pressions de la part de ceux qui sont favorables à une restauration néerlandaise. Plusieurs ministres démissionnent dont Alexandre Gendebien qui fonde alors l' "Association nationale", laquelle est à la base d'une résistance qui permet de sauver les acquis la révolution. Patriote convaincu, le Hardÿ s'opposera à ceux qui, dans l'armée, lui paraissent vouloir favoriser les desseins néerlandais. Il se trouve, à cet égard, en forte opposition violente avec le Général Daine. C'est à cette époque, qu'il demande au Ministre de la Guerre sa mise en non-activité, le 2 mai 1831. Il est mis en disponibilité le 1er juillet suivant (Cela fut confirmé par la retraite définitive qu’il obtint le 12 novembre 1838.)

Son franc-parler autant que son activité et de résistance aux tendances pro-néerlandaises qui s'étaient fait jour dans une partie de l'armée lui valent alors divers ennuis, y compris un procès, dont il sort acquitté.

En janvier 1833, il est proposé au Général le Hardÿ de Beaulieu de reprendre un commandement, ce qu'il décline mettant ainsi un terme à une longue et brillante carrière militaire.

L’annuaire de l’armée belge pour 1871 mentionne en effet que – avant même Waterloo - il avait participé à pas moins de seize campagnes : « celles de 1798, 1799 et 1800 à l’armée du Nord ; de 1801 à l’armée de l’Ouest ; de 1802 et 1803 à Saint-Domingue ; de 1804 et 1805 sur les côtes de l’Ouest ; de 1806 à la grande armée ; de 1807 et 1808 au Portugal ; de 1809, 1810, 1812 et 1813 sur les côtes de l’Océan et de 1814 à la grande armée ». Il fut décoré de la médaille de Sainte-Hélène (Voir la note qui lui est consacrée dans la Biographie nationale, Publ. de l’Académie Royale de Belgique, Tome XI, 1890-1891, col. 714)

Pour autant, il n’est pas réduit à l’inactivité ! En 1837, il quitte sa propriété du Bois d’Angre (près de Binche) pour s’installer à Aywières (dans le Brabant) où décède son épouse en 1842. Désormais veuf, l’attrait du nouveau monde le fait quitter ce château en août 1849 pour s’installer aux USA avec son fils Camille et son neveu Eugène. Il revient cependant en Europe en 1860 pour se rapprocher de son fils Charles – grand scientifique - qui, depuis deux ans, se trouve frappé de cécité.

Il séjourne alors tant en Belgique que dans le Sud de la France et en Espagne. Revenu plus durablement en Belgique à la fin de la décennie, il s’établit alors chez sa nièce Fulvie le Hardÿ de Beaulieu qui résidait au n° 28 de la rue du Marteau à Saint-Josse-ten-Noode, près de Bruxelles. C’est là qu’il décède le 21 juin 1870, à l'âge de quatre-vingt-huit ans (Il avait épousé Marie-Rose Melotte et le couple avait eu quatre fils).